jeudi 29 août 2013

Danses rroms des Balkans - Stage de danse du 1er au 7 août 2013 en Serbie avec Simona Jovic

Suite au stage de tsiftetelli (l'article est ici) que j'ai suivi avec Simona en juin 2013, j'ai décidé de faire d'une pierre deux coups : visiter Belgrade, la capitale de la Serbie, et suivre le stage de 25 heures que Simona y a organisé.
Je ne parlerai pas du tout ici du voyage en lui-même ni de la Serbie (même si c'est vraiment un pays à visiter, depuis que j'y suis allée, je n'ai qu'une envie : y retourner et visiter le reste des Balkans), mais "seulement" du stage de danse.


Le stage était divisé en quatre jours de 5 heures de danse, un jour de 2 heures, et un de 3 heures. Nous avons étudié le tsiftetelli, le čoček ("tchotchek"), le kolo, les danses traditionnelles serbes (en ligne) et un peu le manele.
Nous étions sept participantes, ce qui nous laissait beaucoup de place dans la belle salle climatisée (ouf ! par 45 °C) de l'université privée (où se trouvait également une salle de concert époustouflante). Le décor : tapis rouge, canapés, lustres, grands escaliers encadrés de colonnes, miroirs, etc. De quoi avoir des étoiles plein les yeux...

4 heures de stage étaient consacrées à l'apprentissage de danses traditionnelles serbes avec Velimir Agovski, le directeur artistique (et chorégraphe) de la troupe professionnelle AKUD Lola.
(Oui, les danseurs folkloriques serbes chantent en dansant.)
 
Velimir, même s'il a fait preuve de patience, s'est montré exigeant, nous faisant recommencer encore et encore les mêmes pas jusqu'à ce que nous arrivions (ou presque) à reproduire ce que son assistant nous montrait. J'ai beaucoup aimé ce personnage, encourageant mais précis, plein d'humour et humble (alors qu'il a un très beau parcours).
Un des accordéonistes de la troupe était là, et le fait de danser sur de la musique live est bien plus formateur que sur un CD, ce qui m'a permis de mieux appréhender la musique traditionnelle serbe.
Pour résumer, ces 4 heures m'ont permis de mettre un orteil dans la cour des grands et de voir la rigueur des entraînements professionnels... j'ai adoré ! C'était intensif, mais je crois que nous en sommes toutes ressorties avec quelque chose en plus.
Simona nous a offert un très joli cadeau avec la venue de Velimir. En plus, en bonus, nous avons pu assister à un spectacle de danses traditionnelles le soir du stage !

Pendant les 21 heures restantes, nous avons vu les différences entre toutes les danses citées plus haut, leurs points communs, leurs rythmes, etc.
L'avantage d'un cours de plusieurs heures, c'est que l'échauffement est long (oui, je fais très attention à ce point et je reviens souvent dessus...) et que l'on est bien préparé. Celui de Simona est axé sur la détente, l'étirement et les articulations. Pour les stages qui commençaient à 9 heures, c'était l'idéal pour commencer la journée !
S'enchaînaient ensuite l'apprentissage de mouvements spécifiques (ou non) aux danses que j'ai énumérées au début de l'article (tsiftetelli, čoček, kolo, ororo, danses traditionnelles serbes et manele), dont certaines sont très proches, et d'une petite chorégraphie.

Le tsiftetelli est considéré comme de la danse orientale grecque (et c'est vrai qu'il y a énormément de points communs), mais il n'y ressemble finalement pas tant que ça dans sa version rrom : il faut être plus "réservé", la danse semble plus intérieure.
Le čoček tel que nous l'a appris Simona est différent de la danse en ligne à laquelle les Serbes pensent tout de suite. (Honnêtement, je ne me serais pas lancée dans une grande discussion sur les différents čoček en serbe, donc je la crois sur parole. ;))

Ce à quoi les Serbes pensent quand on dit "čoček" :

Ce que nous avons étudié :


Le kolo est une danse en ligne que tout le monde connaît en Serbie (c'est impressionnant de voir des gens de tous âges se lever et commencer à danser avec les bons pas dans un kafana, une sorte de restaurant).
Le manele est une danse roumaine qui ressemble pas mal au čoček "en solo", à quelques nuances près.

Simona est un professeur exigeant et attentif, très à l'écoute et patiente. Elle a poussé chacune des participantes à son maximum et a fait danser les "accompagnateurs" (c'est-à-dire les maris de deux danseuses et mon fiancé, miracle !). J'ai été ravie de découvrir Belgrade à ses côtés, elle a été un guide précieux pour découvrir les petites perles de cette jolie capitale.

Bien entendu, 25 heures de stage, c'est une initiation à ces différentes danses et pas un enseignement exhaustif, mais j'ai progressé dans mon approche de la danse, et j'ai appris énormément de choses que je serais curieuse d'approfondir. Ces danses sont très riches et bien plus complexes qu'il n'y paraît (c'est souvent le cas quand ça semble simple, d'ailleurs...), et j'ai converti tout mon entourage à la musique des Balkans (il valait mieux pour lui qu'il se convertisse, sinon il aurait souffert !). De plus, le groupe de danseuses était très sympa !
En bref, je suis ravie de mon voyage de danse, même si c'est un événement qui se planifie (surtout si l'on veut aussi visiter les environs de la ville où on dort et danse) ; et qu'il vaut mieux prévoir quelques jours avant et après le stage pour vraiment en profiter.

Simona Jovic donnera des stages à Paris les 28 et 29 septembre 2013.
Samedi : de l'Afghanistan à l'Iran.
Dimanche : de la Turquie à la Roumanie.

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